Après 17 années et 34 éditions, les Puces du Design prennent un nouvel élan sous l’impulsion du 5.5 designstudio qui prend la direction artistique de l’événement.
L’agence parisienne de design global réinvente la notion de salon du design en proposant une scénographie réjouissante, une identité acidulée et une programmation riche et surprenante, définitivement contemporaine.
Jean-Sébastien Blanc, cofondateur et directeur de la création du 5.5 designstudio, nous révèle ces changements majeurs dans une interview.
QU’EST-CE QUI VOUS A INCITÉ À ACCEPTER CETTE DIRECTION ARTISTIQUE ?
Nous entretenons depuis nos débuts, une relation forte et des valeurs communes à celles des Puces du Design. En 2005, Fabien Bonilla, le fondateur de l’événement, éditait notre premier objet : le « portecintre » de la collection des Objets Ordinaires. À l’origine spécialisés dans le design produit, nous intervenons depuis quelques années dans d’autres champs d’investigation : stratégie, identité, espace… C’est donc assez naturellement que Fabien nous a proposé de réaliser la direction artistique des Puces du Design.
QUE VOUS INSPIRENT LES PUCES DU DESIGN ?
Véritable musée à ciel ouvert, les Puces du Design ont dépoussiéré les codes de la brocante en intégrant une sélection pointue d’objets iconiques. En tant que passionnés d’histoire du design, nous avons toujours suivi de près cet événement unique en son genre, véritable paradis pour les chineurs.
Chacun peut y trouver son trésor, chaque stand recèle une surprise, et on y découvre des pièces rares qu’on ne trouve nulle part ailleurs. C’est d’ailleurs ce plaisir de découverte que l’on a souhaité transcrire dans la nouvelle identité des Puces du Design. Les carrés de couleurs acidulées qui composent la nouvelle charte visuelle rappellent les papiers qui se superposent sur les murs de petites annonces – on y trouve de tout, et en cherchant bien, on finit toujours par trouver la perle ! Une façon de célébrer la richesse de l’offre du design vintage face à la standardisation des enseignes de meubles trop monotones.
QUELLE EST VOTRE VISION CONCERNANT LES PROCHAINES ÉDITIONS ?
Nous souhaitons rendre cet événement plus contemporain, plus « festif », en conservant le même souci de qualité et d’exigence. Nous allons ouvrir des champs nouveaux – le design ne se résume pas au mobilier – et inviter de jeunes designers de tous horizons.
Aussi, cette année l’événement aura lieu Porte de Versailles, ce qui nous permettra d’accueillir un public plus large et de moduler l’espace plus facilement.
À CE PROPOS, VOUS N’AVEZ PAS PEUR QUE LES PUCES DU DESIGN SE TRANSFORMENT EN SALON INSTITUTIONNEL ?
Non, au contraire ! Pensée comme un village, la scénographie viendra créer une ambiance chaleureuse et conviviale. Plus qu’un lieu où l’on vient acheter du design, nous voulons en faire un lieu de vie et d’échange. La programmation intégrera notamment des conférences, et encouragera les prises de paroles. Nous souhaitons donner une dimension culturelle forte à l’événement et renforcer l’interactivité entre ses différents acteurs, en mettant toujours le grand public au coeur du dispositif.
POUVEZ-VOUS NOUS EXPLIQUER PLUS CONCRÈTEMENT LA FUTURE ORGANISATION DE L’ESPACE ?
Dans une démarche pluridisciplinaire, la nouvelle organisation sera articulée autour de 5 villages :
Le village du design vintage, dans la continuité des éditions précédentes. Le village du design contemporain présentera les grandes marques qui ont fait l’histoire du design et qui éditent aujourd’hui, les antiquités de demain.
Le village des galeries exposera des pièces rares et exceptionnelles. Le village de la mode vintage et le village graphique, car le design ne se limite pas seulement à l’objet. C’est toute la communauté du design qui sera représentée et célébrée à travers cette nouvelle organisation.
POUR LA PREMIÈRE FOIS, LE SALON SERA PAYANT. QUELLES NOUVEAUTÉS ALLEZ-VOUS METTRE EN PLACE EN CONSÉQUENCE ?
Nous souhaitons faire évoluer l’esprit brocante des Puces du Design pour en faire un salon unique en son genre où l’on célèbre le design comme une fête.
Au programme :
La rue des designers-masers présentera une sélection d’une dizaine de jeunes néo-artisans à la fois producteurs et auto- éditeurs de leurs créations.
Les archives offriront au public la possibilité d’ouvrir des tiroirs pour découvrir et acheter les esquisses et les prototypes de designers reconnus.
La place du designer mettra à l’honneur une figure historique du design qui donnera son nom à cet espace central le temps du salon.
L’espace du décorateur invitera un décorateur à exprimer son univers au travers d’une installation de pièces sélectionnées dans les stands des exposants.
La maison du collectionneur mettra en avant les pièces maîtresses d’un grand collectionneur au travers d’une série d’anecdotes sur sa collection.
La designerie invitera des marques qui collaborent avec des designers à déstocker un de leur modèle iconique à prix unique, dans un esprit de grand déballage.
La cantine, espace de restauration sponsorisé par une marque de design culinaire (ex: Duralex, Terraillon…), exposera ses produits dans un espace dédié.
La tribune, à la fois espace de prise de parole et de détente accueillera les conférences dont je faisais mention plus tôt.
Enfin, nous pensons également mettre en place le jardin des enfants, un espace dédié aux plus petits où l’on pourra trouver des pièces à leur échelle.
Les puces du Design, du 17 au 20 novembre 2016, Parc des expositions de la porte de Versailles Hall 5.1.