Chers lecteurs,
Dandys chics et cools, passionnés de belles pièces, fans inconditionnels de cuir : cet article est pour vous. Aujourd’hui, nous allons vous présenter les coulisses de fabrication d’une chaussure. C’est la jeune marque Hacter – chaussures, maroquinerie et accessoires pour dandy chic – qui nous révèle les secrets de sa confection.
La première chose à savoir est que l’on compte 3 grandes étapes dans la fabrication d’une chaussure :
- La fabrication de la tige
- Le montage et la fabrication
- La finition
Que ces termes vous soient familiers ou non, nous allons vous expliquer en détail en quoi consistent ces étapes.
La fabrication de la tige
La tige désigne l’ensemble des matériaux qui habillent le dessus du pied. Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, prenons l’exemple de la Richelieu Hacter : la tige est composée de cuir de vachette et de denim recyclé. Souvent, les tissus sont « guttés », c’est-à-dire entoilés sur l’envers : cela permet d’optimiser le maintien de la matière et le respect de la forme de la chaussure. Mais ce n’est pas fini : ces matières sont doublées avec du cuir d’agneau, et la tige comprend aussi la languette, le matelassage, les renforts, etc.
La coupe
Dans un premier temps, il faut dimensionner les différentes pièces grâce à la réalisation d’un patron. Ensuite, il s’agit de découper chaque élément de ce patron dans les matières qui composent la tige. Chez Hacter, ce n’est pas une mince affaire : la marque utilise des tissus recyclés, donc irréguliers. Alors, il faut toujours s’assurer que la sélection des pièces est juste et harmonieuse.
La découpe exige une parfaite connaissance des matières : hétérogénéité, espèce animale s’il s’agit de cuir, finissage de la surface, défauts de structure et d’aspect de la matière brute… C’est un travail d’orfèvre ! Qui peut se faire à la main ou de façon numérique. Dans les usines avec lesquelles Hacter travaille, la découpe est numérique, afin d’optimiser la consommation de matière.
Le piquage
Une fois les découpes effectuées, il faut piquer ! C’est un travail mécanique, qui doit permettre au produit d’être à la fois résistant et beau.
Les opérations de piquage demandent beaucoup de temps et de précision. Il faut entre 10 et 120 minutes pour les réaliser : cela représente jusqu’à 50% du temps de fabrication d’une chaussure. C’est une des étapes les plus chronophages, mais aussi les plus chères. Il est néanmoins primordial de rester précis et attentif, pour un rendu homogène et de qualité.
Concrètement, qu’est-ce que le piquage ? On parle par exemple de « parage » : il s’agit de biseauter la matière et ainsi éviter toute surépaisseur. Cela permet un confort optimal. Aussi, pour un rendu esthétique, il est important de réaliser un « rempliage » (action de replier le bord d’une pièce de la tige en la collant) net, régulier et joli.
Le montage et la fabrication
La tige est prête : il s’agit maintenant de l’assembler avec la semelle. Finalement, c’est un peu comme réunir toutes les pièces d’un puzzle, en respectant un ordre d’assemblage bien précis. Et ça se complique ici : les pièces ont des dimensions différentes en fonction de la pointure !
Il faut d’abord plaquer et galber la tige sur la forme choisie.
Ensuite, il s’agit de poser la première de montage. Voici un petit schéma pour vous permettre de situer cette pièce :
Sur cette première de montage, on fixe la tige puis la semelle.
Tout paraît simple et fluide, mais sachez qu’il existe de nombreuses étapes intermédiaires. Le « conformage » permet l’insertion de contreforts entre l’extérieur de la chaussure et sa doublure. Ils sont toujours invisibles, mais primordiaux. En effet, ils garantissent un joli volume maintenu et un bon vieillissement des matières.
Pour les chaussures « soudées » (et non cousues), il y a aussi le montage du bout et des flancs. La tige et le bout dur sont humidifiés puis galbés sur la forme. C’est alors qu’une machine de montage tire la matière à l’aide de pinces : les « marges de montage » apparaissent. Un film de colle thermocollante est appliqué sur la première de montage, puis les marges de montage sont pressées contre la première de montage : la tige entre en contact avec le film de colle. Une étape supplémentaire, le « montage de l’emboîtage et des cambrures », permet de fixer définitivement la tige et la première de montage.
Le « cardage » des prises de montage est une étape primordiale lorsque la tige est en cuir – c’est le cas de Hacter, qui utilise soit du cuir de vachette pleine fleur, soit du cuir suède. Il s’agit d’éliminer en surface toutes les parties lisses de la prise de montage. Cela permet d’assurer un bon collage de la tige avec la semelle.
Le nombre d’étapes et l’attention portée aux détails sont déterminants dans la qualité d’une chaussure. Tous ces éléments plus ou moins visibles à l’œil nu sont très importants – et en tant que clients, y être attentifs permet de repérer un produit qualitatif et durable.
Les fondateurs de Hacter ont fait le choix du « cousu blake » pour leur modèle de Richelieu. Il ne s’agit pas seulement de souder la semelle et la tige : avec le cousu blake, on opte pour une couture qui relie la première de montage, la tige et la semelle. Cette technique permet d’assurer une très bonne tenue et de garantir la durabilité de l’assemblage.
La marque a également opté pour un « cousu latéral » pour leurs chaussures bateau. Très proche du cousu mocassin, cette technique garantir une jolie souplesse du montage et une résistante optimale.
La finition
Cette étape est primordiale : il s’agit ici d’apporter tout le soin nécessaire au confort, à l’hygiène et à l’esthétique du produit.
L’une des étapes de finition est l’insertion d’une première de propreté, qui recouvre la première de montage. Hacter a privilégié une mousse de confort de qualité, à l’emplacement du talon : vous aurez envie de les porter dans toutes les situations !
La finition intègre aussi le bichonnage ! Derrière ce nom très chouette se cache le nettoyage des impuretés, l’application d’une cire, l’insertion d’un embauchoir pour une tenue optimale de la forme…
C’est aussi l’occasion pour l’artisan ou l’opérateur d’ajouter une touche d’émotion ou de soin à la chaussure qu’il a confectionné. Cela dépend de son savoir-faire, de son histoire, de sa créativité.
La phase de contrôle
Une fois la chaussure prête, il est important de faire un contrôle global. Tous les éléments sont scrutés : matériaux, volume de la chaussure, symétrie et équilibre des hauteurs, finitions… Là aussi, l’attention portée aux détails est primordiale.
La mise en boite
Chaque paire de chaussures est présentée dans une boîte, et cela permet aux marques de contrôler une fois encore les produits. Chez Hacter, cette étape nous permet de nous assurer que toutes nos chaussures sont signées par l’artisan ou l’opérateur, et aussi que la boîte contient une housse en vêtements recyclés.
Une fois toutes ces étapes validées, le produit est prêt pour la vente ! 🙂
La réalisation d’une chaussure est une jolie succession d’étapes précises, riches d’un savoir-faire, et qui racontent ensemble une histoire créative. Hacter a choisi le Portugal pour la fabrication de ses chaussures à la fois dandys et très cools.
Découvrez la collection 2016 – et si vous êtes curieux, venez en apprendre davantage sur les coulisses et les valeurs de la marque… rendez-vous sur le journal de Hacter 😉
http://journal.hacter-concept.com