L’homme moderne un tant soit peu soucieux de son apparence peut-il décemment envisager de vivre sans blazer? Versatile, intemporel, audacieux… Cet indispensable du vestiaire masculin magnifie la silhouette tout en mettant habilement en valeur le reste d’une tenue. Alors que le thermomètre commence à se montrer plus clément, voici un petit tour d’horizon de ce qu’il vous faut savoir pour affronter les beaux jours avec style et décontraction.
Source : moncler.jgmelectrico.com
Commençons par un petit rappel historique. Si l’origine nautique de cette pièce date du début du 19ème siècle, elle doit cependant son essor aux universités et clubs sportifs (de cricket et d’aviron notamment) qui s’en servaient comme emblème. Des couleurs utilisées, souvent criardes, vient le terme « blazer » (de l’anglais « to blaze », flamber).
Le premier modèle à être popularisé fut celui inspiré par les cabans croisés de la Navy Britannique avec les boutons dorés et l’insigne du club sur la poche poitrine. Rapidement adopté par la bourgeoisie de la Côte Est américaine des années 20 qui l’associe avec un pantalon blanc, le blazer sera ensuite repris par les jazzmen sur scène.
Au fil du temps, les couleurs se diversifient et le blazer s’impose comme le trait d’union entre les exigences du monde du travail et une aspiration à l’élégance les jours de weekend. Plus proche de nous, Yves Saint Laurent en fera le symbole de l’émancipation des femmes dans les années 60.
Attention le blazer n’est pas une veste de costume !
À de (très) rares exceptions, faire de sa veste de costume un blazer est une très mauvaise idée. Primo, parce que le haut de votre costume va vieillir plus vite que le bas, ce qui se voit rapidement et risque de rendre votre ensemble immettable. Deuxio, parce que la longueur et les détails ne sont pas les mêmes. Plus court et donc plus décontracté (sans toutefois remonter plus haut que les manches), le blazer s’associe aussi bien avec un chino qu’un jean, ce qui n’est pas le cas de la veste de costume.
Plus qu’un achat, un investissement
Un peu comme les chaussures, en dessous d’un certain prix vous ne pouvez pas espérer un miracle. Niveau finitions, construction et fit, comptez 350-400€ pour une belle pièce, sachant que comme toujours les marques sont loin de vous garantir le minimum qualité si vous piochez chez elles à l’aveuglette. Si vous cherchez une bonne coupe à petit budget, il est parfois possible de trouver des choses acceptables autour de 100-200 euros chez Zara, Topman ou Asos.
Source : mensfashionn.tumblr.com
Comment choisir son blazer : la check list
Voici les six critères qu’il vous faut impérativement vérifier à l’essayage afin que votre veste mette en valeur votre silhouette comme il se doit.
1. L’angle de l’épaule
C’est l’élément le plus important car il structure et renforce votre carrure. Veillez à ce que la couture corresponde le plus parfaitement possible à la cassure de l’épaule, là où il y a un os que vous pouvez sentir. N’essayez surtout pas de compenser un aspect de votre morphologie en prenant un blazer plus large ou plus cintré, le rendu sera toujours immédiatement grossier.
2. La coupe, le cintrage
Un bon cintrage dessine le buste en V même quand la veste est ouverte. Une coupe mal cintrée donnera au contraire un aspect droit et longiligne (l’effet « tuyau de poêle »). Étant donné qu’il existe pléthore de combinaisons entre morphologie et coupe (hanches larges/taille fine, dos droit/reins creux…), même si le premier critère est respecté, il vous faudra presque toujours effectuer quelques retouches.
3. Le nombre de boutons
En la matière la règle est simple : 1 bouton = décontracté, 2 boutons = passe-partout, 3 boutons = vieillot, 4 boutons = laisser le blazer sur le cintre de la boutique. Le dernier bouton ne se ferme sous aucun prétexte !
4. L’encolure et le dos
Soyez attentif à éviter tout écart disgracieux entre le col de la veste et celui de la chemise, ce qu’on appelle le collar gap. Dans le dos, moins il y a de plis mieux c’est, même s’il y en aura toujours un peu.
5. La taille
Votre blazer doit vous maintenir au niveau des flancs et vous serrer (très) légèrement au niveau du plexus –vous devez pouvoir passer un poing à ce niveau. Les parties droite et gauche de votre veste doivent rester parallèles lorsqu’elle est ouverte – c’est synonyme de bon cintrage. Enfin, il vous faut constater un très léger pli au niveau du bouton quand la veste est fermée, cela donne une touche de décontraction.
6. La longueur des manches
L’œil aguerri va se focaliser immédiatement sur le rappel des poignets de la chemise qui doivent dépasser légèrement. Votre blazer doit donc s’arrêter à l’os au-dessus de vos mains (le cubitus).
Source : bucklesnblazers.tumblr.com
La question de la matière : vive le naturel !
Méfiez-vous des matières 100% synthétiques, qui laissent très peu passer l’air et sont vite pénibles à porter #transpiration. En revanche le mélange de fibres permet de multiplier les propriétés d’une pièce (durabilité, imperméabilité, légèreté…).
À la mi-saison, délaissez un peu la laine pour des matières qui respirent et qui sont agréables à porter comme le coton et surtout le lin. Souple, résistant et frais, ce dernier absorbe bien l’humidité et se lave facilement. De plus c’est une matière peu isolante qui confère une impression de fraîcheur. Et pour ne rien gâcher c’est un produit écolo (le lin ne nécessite aucune irrigation) et made in France.
Thermocollé, entoilé ou semi-entoilé ?
Si le vendeur lambda n’est bien souvent pas en mesure d’expliquer ce à quoi renvoient ces termes, cette classification est pourtant essentielle pour estimer de la qualité d’une pièce.
Les vestes thermocollées sont les plus abordables financièrement. Leur assemblage se fait à l’aide d’une matière plastique qui se colle au tissu sous l’effet d’une presse chaude – les vestes Hugo Boss sont tristement célèbres pour cet aspect. Les matières thermocollantes se décollent avec le temps sous l’effet des nettoyages à sec ou de l’humidité. En sus, la vapeur forme de petites bulles sous le tissu.
À l’opposé, les vestes entoilées sont les plus onéreuses, et pour cause, aucune colle ou matière plastique ne sont employées. Cette construction dite traditionnelle se fait à base de matières naturelles comme le crin de cheval. Le résultat est beaucoup plus confortable et beaucoup plus durable. Un costume taillé il y a 50 ans selon cette méthode est encore portable aujourd’hui.
À mi-chemin on trouve la construction semi-traditionnelle qui utilise à la fois des thermocollants et un plastron en crin, monté de façon traditionnelle. Le rendu est tout à fait acceptable et niveau prix, ces blazers restent accessibles à toutes les bourses.
Source : designscene.net
Comment porter son blazer
Question couleur, le bleu et le gris clair sont des musts si vous devez choisir une première pièce. Ces teintes qui se marient avec tout constituent une sérieuse garantie contre les faux pas stylistiques. Ne tombez pas dans l’écueil de la veste noire tristounette, impersonnelle et qui est plus difficile à assortir qu’on ne le croit.
Ce qui va caractériser le degré de formalité du blazer ce sont les détails : le port (ou non) d’un accessoire (nœud papillon, pantalon sombre, pochette, boutons de chemise…), la qualité de la boutonnière (et des boutons), les poches (à soufflets elles font gagner en stature)… Si les blazers croisés conviennent parfaitement aux grands évènements, ils donnent vite un air trop apprêté au bureau ou dans les soirées entre amis car ils répondent à des codes du style un peu plus avancés. Question cravate, n’hésitez pas à abuser des cravates tricotées, très tendance elles sont faites pour être portées l’été !
A contrario, si vous souhaitez donner une pointe de nonchalance à votre look, n’hésitez pas à relever les manches ou à le porter avec t-shirt col V, une marinière, une ceinture casual, voire même un bermuda.
Point important, votre t-shirt ou votre chemise doivent toujours être plus clairs que votre blazer, histoire de maintenir la profondeur de votre assortiment – le cosplay Tony Montana chemise noire/veste blanche n’est pas du meilleur goût. Vous pouvez néanmoins jouer sur les matières, en été les cotons un peu texturés sont du plus bel effet.
Pour les plus avancés, les imprimés et motifs, qu’ils soient fleuris, animaliers, camo ou prince de Galles constituent une option à condition de ne pas en abuser. Pas toujours faciles à porter, ils doivent être associés avec des pièces sobres.
Source : menstyle1.com
Un mot de conclusion sur l’entretien de votre blazer, car il serait quand même dommage de ruiner vos efforts pour cause de négligence. Au rayon des recommandations donc, évitez de remplir vos poches (déjà parce que cela se voit, et en plus cela déforme votre veste), pensez à piquer le cintre en boutique lors de votre achat (et quand votre blazer est au repos, ne le boutonner pas cela risque là encore de le déformer !) et amenez-le au pressing (un ou deux nettoyage à sec par an suffisent).
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Aurélien pour BonneGueule
Bonjour, avez-vous la référence du blazer couleur camel porté sur la photo ?
Merci
J’ai cherché mais impossible de retrouver le blazer, notre post date un peu 😉
[…] Article initialement publié sur JamaisSansMaCravatefr/a> […]
Bonjour, J’ai 16ans et je dois assister à la communion de mon frère fin mai, j’hésite encore à porter un blazer j’aimerai donc votre avis. ça sera chaussure style bateau bleue marine avec un pantalon beige ou bleu marine ainsi qu’une chemise blanche( que je n’ai toujours pas acheté). Me conseilleriez vous un blazer si oui dans quelle boutique ? je ne voudrai pas y mettre plus de 100-130€ étant donné que je ne le porterai pas tout les jours. et pour la chemise blanche si vous connaissez des boutiques ou je pourrai en trouver de qualité de préférence sur… Lire la suite »