L’illustre illustrateur s’est éteint
Le dessinateur William Vance est mort il y a quelques jours à l’âge de 82 ans. Et avec lui disparait une partie importante de l’histoire de la bande dessinée d’aventure. Friand de ses oeuvres, je lui devais bien quelques lignes pour lui tirer mon chapeau.
Une renommée éclair
Alors âgé d’un peu plus de 25 ans, il fait ses débuts aux côtés d’Hergé dans le journal de Tintin pour lequel il illustre de petits récits, bien souvent historiques.
Quelques années plus tard il participe à sa première série : Howard Flynn. Vance se lance déjà dans la BD d’aventure. Il dessine avec un soin méticuleux les péripéties de cet officier de la marine britannique.
À partir de 1967, il entame une des épopées qui le fera découvrir du grand public. Bob Morane l’aventurier, héros d’une génération, prend vie sous son crayon. Il en dessinera 18 albums!
Il signera également Ringo (baroudeur du grand Ouest américain) et Bruno Brazil (agent secret américain).
Grand amateur d’aventuriers globe-trotter dans ses œuvres, Vance n’en est pas moins un grand casanier. Il ne tire ainsi pas le réalisme de son coup de crayon de ses divers voyages, mais plutôt de l’abondante documentation qu’il se procure : notes, photographies, croquis et revues militaires spécialisées…
XIII, la consécration
C’est en 1984, que William Vance se lance à corps perdu dans l’oeuvre qui marquera à jamais la bande dessinée contemporaine. En binôme avec le scénariste Jean Van Hamme, ils créent la cultissime BD XIII, un véritable roman illustré inspiré de « la mémoire dans la peau » et de la mort du président JFK.
Grâce à des décors d’une précision folle, des personnages féminins ultra-charismatiques et un héros mystérieux, l’histoire captivante prend forme au fil du temps. Les tribulations de cet amnésique mi-Bond mi-Rambo ayant comme seule distinction le chiffre XIII tatoué au dessus de la clavicule deviendront un succès total.
Il en illustrera là aussi 18 tomes, devant laisser sa place en 2010 à cause de la maladie de Parkinson qui le frappe.
Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous engage à vous procurer cette excellente BD. J’écrirai peut-être bientôt un article à son sujet.