A une période où les Emirats Arabes Unis font parler d’eux avec l’organisation de la coupe du monde et les conséquences écologiques que cela entraine, il est surprenant de voir leur avancé en matière d’écologie. Le plus grand pas ayant été franchi avec la ville de Masdar City.
Situé dans l’émirat d’Abou Dhabi, le plus vaste en superficie et le plus riche en pétrole. Masdar City est une éco-cité à vocation expérimentale dans les domaines de l’énergie solaire, des transports propres et du recyclage des déchets. Le projet est actuellement en construction, les travaux ont commencé en février 2008 pour une durée de cinq ans. Masdar devrait accueillir 50 000 habitants en 2015 avec un projet ambitieux : une vie « sans émissions de carbone et sans déchets ».
A l’heure actuelle, les exportations de pétrole représentent plus des deux tiers de l’économie de l’émirat. La rente pétrolière confère à Abu Dhabi et plus généralement aux Emirats Arabes Unis une capacité d’investissement importante utilisée ici pour préparer l’avenir dans le cadre du projet Abu Dhabi Economic Vision 2030 qui vise à transformer le modèle économique de la ville à l’horizon 2030 en le basant sur l’innovation et les technologies. Un projet pertinent quand on sait que les ressources naturelles ne sont pas inépuisables…
Pour réussir cet objectif il sera par exemple déployé :
- Une centrale solaire d’une puissance de 100 mégawatts
- Des panneaux photovoltaïques sur les toits de la ville d’une surface de 5000 m2
- Une centrale à hydrogène et des agrocarburants issus de cultures utilisant les eaux usées
- Une ferme éolienne de 20 mégawatts
Le concept le plus impressionnant se situe peut-être au niveau des transports avec le Personal Rapid Transit. Une nouvelle technologie rapide, à la frontière des transports collectif et individuel où des cabines de taille moyenne (1 à 10 personnes) se déplacent automatiquement à la demande selon une voie définie. Déjà en place à l’aéroport d’Heathrow à Londres et en cours d’expérimentation à Masdar, ce mode de transport permet outre l’acheminement des passagers d’assurer le fret en ville ainsi que l’évacuation des déchets.
L’architecture de la ville croise les technologies nouvelles et l’architecture traditionnelle arabe qui lui permet une température moyenne inférieur de 10 degré par rapport aux autres villes. Sa conception intègre notamment :
- Des ruelles étroites et ombragées, rafraichies par un réseau de cours d’eau.
- Des « couloirs » ventés traversant la ville de part en part pour une aération naturelle afin de favoriser l’apparition d’un « microclimat ».
- Un plan général de type traditionnel, carré, entouré de murs destinés à protéger des vents chauds du désert.
- Des constructions basses et équipées en panneaux solaires sur les toits utilisant la climatisation naturelle.
- Des fenêtres reproduisant le principe des moucharabiehs.
Ce mélange des genres ne plaira pas à tout le monde mais on ne pourra renier son efficacité…